Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21 février 2010

Jouons collectif

Un reportage vu le 17 février dernier sur une chaîne de télévision m'a bouleversé. Le genre de reportage qui ne passe qu'après 23 heures, histoire de ne pas trop ternir la vie édulcorée vantée dans les médias.

Un ex-directeur de magasins américain, la cinquantaine, devenu le plus jeune directeur de magasins de la chaîne, raconte son histoire. Il s'était payé une belle maison avant la crise. Le reportage le montre en pleine expulsion. Des images illustrant une situation ahurissante où cet ancien chic type au sourire all-bright - tout au moins sur les photos car aujourd'hui, il n'a plus assez d'argent pour se payer les soins dentaires manifestement nécessaires - dispose de quelques minutes pour trier les affaires qu'il souhaite conserver.

Ce chic type est aujourd'hui à la rue, condamné à se cacher dans la minuscule chambre de sa mère, logée dans une maison de retraite, dont le très strict règlement intérieur  lui interdit d'héberger même son propre fils.

House for sale bank owned.jpg

Ce chic type est à la rue car son banquier, après avoir joué son argent à des jeux boursiers plus qu'hasardeux, reconnus toxiques, l'expulse pour reconstituer ses gains et ses profits indécents.  Comme les propriétaires des 300 000 logements saisis rien que sur le mois de novembre 2009 aux Etats-Unis.


OK, c'est bien beau, mais quel rapport avec le titre me direz-vous ?

J'y viens.

Imaginez désormais une équipe de sport collectif. Restons dans la polémique, prenons l'exemple de l'équipe de France de football. Comment se fait-il que cette équipe, qui n'a jamais rassemblé autant de stars individuelles chacune dans leur club européen prestigieux, collectionne des résultats aussi médiocres ?

La réponse est dans le titre : leur jeu ne met pas suffisamment en avant l'esprit d'équipe. Des joueurs qui ne jouent pas à leur poste de prédilection. Une équipe dirigeante, le sélectionneur en tête, qui s'entête à les faire jouer selon un plan de jeu que personne ne comprend à part eux...

Souvenez-vous également de l'affaire du CPE. Une décision de Dominique de Villepin, alors Premier Ministre, qui souhaitait imposer sa vision du 1er emploi aux jeunes. Une réforme sortie du chapeau d'un aristocrate entouré d'une armée de bureaucrates à la route tracée dès la naissance. Qui pouvait croire que les jeunes français, héritiers de la Révolution de 1789, allaient mordre à l'hameçon et accepter de voir leur avenir ainsi bafoué sans crier gare ? Qui pouvait croire qu'il suffisait d'imposer une décision prise dans un bureau confiné sans même demander l'avis des premiers concernés ?

J'ai déjà donné ma définition du bon manager et de sa façon de gérer. Le bon chef écoutera son groupe et connaîtra chaque collaborateur comme personne. Il saura composer avec les talents dont il dispose, étoffera si besoin son effectif pour élargir la compétence collective. Il conduira son équipe à la victoire. Il l'aidera à atteindre les objectifs qu'il aura construits avec elle, l'amènera à se surpasser lorsque l'enjeu en vaut la peine et lui permettra de progresser en permanence. Un peu comme nos rugbymen du XV de France, qui semblent si forts en ce moment même sans leur star Sébastien Chabal.

Mêlée rugby.jpeg

Si nos indispensables banquiers étaient animés de cette même flamme humaniste, s'ils incluaient les chics types dans leurs process nombrilistes et cupides, bref s'ils jouaient collectif au lieu de penser à leur seul profit individuel court-termiste, de telles situations ne se produiraient pas. Et je passerais de bonnes soirées devant la télé, à profiter de la vie édulcorée vantée par nos médias.

15:54 Publié dans Management | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : equipe, collectif | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer

Commentaires

C'est si vrai...merci Dawid pour ce bel article

Écrit par : Nicolas Imbert | 21 février 2010

J'ai vu le même reportage et j'avoue avoir pris une grosse claque. On parle vraiment de descente aux enfers là! Mais je pense que l'accusation portée sur le fonctionnement des banques peut s'appliquer à bien d'autres ... malheureusement :/

Écrit par : Nicolas | 22 février 2010

Ton article s'applique également aux Etats...et ils ont bien besoin de revenir au collectif.

On se rend compte désormais (http://bit.ly/aGdw0t) que tous trichent, mais haro sur le perdant (http://bit.ly/cuFrMf), désormais réputé roi des tricheurs.

Écrit par : Nicolas Imbert | 22 février 2010

Les commentaires sont fermés.